1er juin 1820 : Naissance d’Alexandre Desrousseaux au 120 rue Saint
Sauveur à Lille de François-Joseph, ancien sous-officier dans les armées
Napoléoniennes, devenu passementier et de Jeanne-Catherine Vandrevinck,
dentellière. Pierre-François, le grand-père mort en 1811, sayetteur de métier,
à été vétéran des Canonniers Lillois. Le père d’Alexandre qui sait lire et
écrire, joue du violon dans les bals populaires et lui fait suivre des cours
gratuits de solfège au Conservatoire de Lille.
1826 : Alexandre Desrousseaux entre en apprentissage à l’âge de 6 ans chez le
tisserand Wilmot qui lui apprend la lecture et l’écriture, puis dans une
fabrique d’indienne et dans un atelier de tullistes. En 1847, le tailleur en
chambre Brunel l’initie à l’opéra, et lui fait découvrir les airs des chansonniers
François Cottignies dit « Brule-Maison » (1678-1740), Marc-Antoine
Désaugiers (1772-1827), et Pierre-Jean Béranger (1780-1857).
1837 : Lors du carnaval, il s’exhibe sur un fiacre et chante sa première
composition connu « Le spectacle gratis ».
1841 : trop pauvre pour payer un remplaçant, il part pour le service
militaire. Il est inscrit en qualité de filtier au 46ème régiment de
ligne de Caen, obtient un emploi de gagiste-clarinettiste, donne des leçons de
solfège, dans les différentes casernes ou il est affecté de Lille à Douai, de
Caen à Alençon, de Paris à Bressuire jusqu’aux Sables d’Olonne 8 mars 1843 : mort de son Père.
1847 : Libéré du service militaire, il demeure avec sa mère veuve et à sa
charge, au 37 de la Cour Jeannette à vaches au cœur de Saint Sauveur, Il occupe
un emploi médiocres à la Manufacture des tabacs, au Mont-de-piété le spectacle
de la pauvreté entretient en lui un amour profond pour la peuple Lillois.
1848 : Le chansonnier Danis l’entraine au Cercle Lyrique ou il rencontre un
vif succès qui lui permet de publier son premier recueil de » Chansons et
pasquilles Lilloises »
12 novembre 1853 : Alexandre Desrousseaux chante pour la première fois le
« P’tit Quinquin » ou « l’Canchon Dormoire » à la ville
d’Ostende » rue de Gand. Le succès est immédiat et les Lillois considèrent
que leur « trouvère » mérite mieux qu’une existence médiocre.
1854 : Grace à
l’intervention de l’adjoint au Maire Gentil-Descamps, il trouve un emploi
temporaire au Comptoir d’Escompte puis à la Mairie en qualité
d’expéditionnaire. Ce n’est plus la misère, mais c’est encore la pauvreté
tempérée grâce à la vente de ses chansons.
31 mars 1856 : Il épouse une Lilloise Marie-Alexandrine Bracke, sans
profession, preuve d’une certaine aisance, fille du commerçant Adolphe Bracke
(oncle de François Bracke, imprimeur de journaux de gauche). Sept enfants vont
peupler le foyer : Jeanne (1856-1938), Marguerite (1859-1931), Alexandre
Marie, connu sous le nom de Bracke-Desrousseaux, Helléniste éminent et militant
socialiste, Georges-Henri (1866-1960), Paul, Marcel et Alix. Mort de sa mère en
1857, devenu préposé en
chef-directeur des Octrois de la Ville en 1873, il s’installe dans le nouveau
Lille, au 48 rue Jacquemars-Giélée et peut financer les études de ses enfants.
1885 : Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
23 novembre 1892 : Décès d’Alexandre Desrousseaux.
27 novembre 1892. Funérailles grandioses et escorte du tout-Lille au
cimetière de l’Est.
Pierre Pierrard : Gens du Nord, Arthautd, 1985, B.M.L.167969